Tomber malade en voyage : mon histoire et mes conseils
Tomber malade en voyage est vraiment une des choses les plus désagréables à vivre. Déjà lorsque que ça nous arrive chez nous ce n'est pas un moment de plaisir, mais quand on est à des milliers de kilomètres de sa patrie, c'est d'autant plus compliqué.
Je m’apprête à raconter une de mes mésaventures (même la plus importante), qui m’a coûté une partie de mon périple au Vietnam. Vous n’aurez pas d’article à proprement dit sur les villes d’Hoi An et Hô Chi Minh (Saigon), car c’est à ce moment-là que je suis tombée malade et que je n’ai donc pas profité réellement de ces destinations.

Contexte
Je suis partie en voyage une semaine après une période de travail très intense (tu sais celle où tu ne dors pas beaucoup, que tu cours partout et que tu stresses bien comme il faut), qui s’accompagnait d’une préparation intense du voyage, donc j’étais bien crevée. S’ajoute à cela le rythme un peu effréné d’un voyage comme celui-ci (j’entends en sac-à-dos), où vous vous déplacez tous les jours que ce soit pour des activités ou pour changer de logement, avec des moyens de transports un peu physique comme le bus ou le deux-roues.
Ce qui engendre une intense fatigue, que je ne ressentais presque pas, puisque mes émotions au début étaient réellement décuplées. Entre le bonheur de l’accomplissement d’un projet, l’émerveillement à chaque nouvelle chose découverte, et le stress de l’organisation, je n’avais même plus un instant pour me demander comme je me sentais. C’est généralement dans ces moments que notre corps s’affaiblit et qu’il commence à envoyer des signaux d’alarmes (que vous avez tendance à ignorer…).
C’est donc lors de notre passage à Hue que j’ai commencé à me sentir faible et je n’avais aucune envie de manger. Mais je me disais qu’après une bonne sieste tout irait mieux j’ai un peu laissé traîner le problème. En arrivant à Hoi An j’ai senti que c’était « trop » tard, j’étais bel et bien malade, et pas qu’un peu. Voici donc l’histoire que vous vous apprêtez à lire.
Hoi An
Après notre incroyable expérience en Easy Rider avec Le Family Rider pour faire Hue - Hoi An à moto (article que je vous invite à lire), nous sommes arrivés dans un super hôtel légèrement en périphérie, jolie, calme et avec une grande piscine (on avait même une piscine dans la chambre, genre littéralement). J’étais fatiguée, mais bon normal après une journée de moto, donc le programme se résume à chiller à l’hôtel.
Je vous l’a fait courte, après une bonne soirée, je commence à vraiment me sentir mal (frissons, fièvre, etc.). S’en suit une nuit catastrophique où je ne ferme pas l’œil tellement je me sens mal. J’ai des symptômes d’intoxication alimentaire, mais ce sont les mêmes que d’autres maladies plus graves comme le pallu.
Le lendemain, je décide donc après avis de mon médecin de prendre ce traitement en attendant de savoir ce qu’il m’arrivait. La journée passe, je ne sors pas du lit, ça ne va pas. Pendant ce temps, la personne qui m’accompagnait est allée faire un tour et se renseigner en ville pour savoir s’il y avait un médecin sur place. Malheureusement personne, l’hôpital le plus proche est à Danang mais les locaux nous le déconseillent, disant que les soignant n’étaient pas très compétent.


La jolie plage de Hoi An qui remet un peu de baume au coeur
Déçu de ne pas avoir pu profiter d’une des soit disant plus belles villes du pays, on se décide à aller faire un tour dans le centre pour au moins l’apercevoir de nuit. On déambule dans les adorables rues de la ville, on admire les petites boutiques, toutes plus mignonnes les unes que les autres. Puis on prend la pluie, on se marre un peu de la situation (toujours rire, c’est important).
Vite vite, on se réfugie dans un restaurant pour échapper aux goûtes, et puis il commence à faire faim (enfin pas pour moi quoi). On est dans un restaurant de Banh Mi, à priori pas mauvais, c’est blindé. Fun Fact, à un moment une énorme blatte s’est baladé dans le restaurant faisant crier tous les étrangers et rire tous les Vietnamiens (ce n’est pas sale, c’est juste « normal » pour eux). On fait un dernier tour après l’averse et on rentre à l’hôtel.


Le centre de ville de Hoi An qui je n'aurais vu que de nuit malheureusement, mais ça valait clairement le coup d'oeil
Ho Chi Minh
Il est tôt, on quitte notre hôtel à Hoi An, on remercie le personnel qui a été aux petits soins lorsqu’ils ont su que j’étais malade. Puis direction l’aéroport de Da Nang en taxi. Et là, c’est un autre problème qui se rajoute. Dans la précipitation et la fatigue, je me suis trompée de dates lorsque j’ai pris les billets, ce qui fait que je me retrouve avec des vols non-remboursables, ni modifiables et que je dois en racheter d’autres…
Par chance, il reste de la place dans notre avion, je prends donc d’autres billets (et hop 200€ dans le vent) et on monte dans l’avion. Après une heure de vol, on se dirige vers notre airbnb, qui se situe dans une grande tour pas trop loin du centre. Et quelle surprise en arrivant de se rendre compte que notre hôte n’est pas ici (elle est en France, c’est un peu comique), donc avec le décalage, on n'arrive pas à la joindre et impossible de comprendre comment on prend les clefs.
Une heure plus tard, clefs en main, on prend un ascenseur jusqu’au 20e étage, pour découvrir une porte ouverte. On se dit que c’est étrange, eh bien non, nous n’avons pas loué sans faire attention (oui, encore une fois, ça commence à faire beaucoup), une chambre dans une collocation. Alors, oui, ça peut être très sympa, mais moyennement quand on sait que je suis malade et que je n'ai rien avalé depuis des jours.
On fait la rencontre de notre coloc qui est très sympa (heureusement pour lui), il nous explique comment fonctionne la maison, les règles, etc. Puis honnêtement, je n’ai plus rien fait après ça.


La cathédrale de Hô Chi Minh qui est, pour continuer dans la poisse, en travaux, et la vue du Airbnb (qui est quand même canon)
Hôpital n°1
Bon, nous étions quand même là pour une raison, mais je pense au vu des galères qui nous arrivaient, que l’on avait du mal à ce focus sur la situation et à trouver des « solutions ». Je vous avoue que j’étais un peu perdu, n’ayant pas pris d’assurance, je n’avais personne pour m’indiquer un hôpital, tout, c’est fait un peu à l’aveugle (enfin avec internet quoi).
Nous sommes décidés, on commande un taxi, on va à l’ "American International Hospital" (c’est celui-ci qui revient le plus sur les sites de back-packers). J’arrive aux urgences, il n’y a pas grand monde, une maman avec son petit et un touriste qui s’est esquinté la jambe en scooter. On est reçu par un médecin parlant un Anglais très approximatif (c’est compliqué quand on doit parler santé), je lui explique comme je peux ce que j’ai et sans me poser plus de question, il m’amène dans une salle et me fait une perfusion.
Je n’ai pas tout compris, mais il m’a grossièrement dit que j’avais bien fait de venir, car ne pas boire pendant plusieurs jours bah ça peut tuer (vous êtes surpris, avoués). C’est d’ailleurs pour cela que j’ai eu le droit à trois bonnes perfusions. L’ambiance de l’hôpital n'était pas terrible, je me sentais pas à l’aise, il faisait froid à cause de la climatisation, on a attendu presque 4 heures dans une petite « chambre », et je commençais à plus trop en pouvoir (Ratatouille sur le portable de mon compagnon était le meilleur des réconforts).
Ils nous libèrent enfin, ouf, mais ce qui nous attend après est loin d’être de l’ordre des réjouissances. He oui, je pense que ma plus grosse erreur aura été de ne pas avoir pris d’assurance voyage, car la note fut salée. Ici, ce n'est pas la France, tout ce qui de l’ordre du médical coûte une fortune. Pour une consultation, 3 perfusions, une prise de sang, des médicaments (smectas, eferalgan, etc.) j’en ai eu pour 350 €, ça pique un peu, surtout pour que je comprenne à peine ce que j’ai eu.
On commande un taxi, je me sens prise d’une grosse crise d’angoisse. Elle me submerge rapidement.
J’ai par la suite passé une nuit affreuse, j’ai à peine fermé l’œil. 11 h, je décide d’appeler mes parents, je suis démotivée, j’ai envie de rentrer et de tout abandonner. PAUSE : je sais, je suis une drama queen, mais quand t’as 19 ans, que t’as plus d’énergie, que t’es à l’autre bout du monde et que t’enchaîne les galères tu commences un peu à être au bout du rouleau.
Après moult discussions et remises en question, je me dis que j’ai besoin de repos et de quelques jours de réflexion avant de prendre n’importe quelle décision. Nous avons donc passé deux jours de plus à Hô Chi Minh, des connaissances de mon ami était là, nous en avons donc profité pour les voir. HCH, anciennement Saigon est une grande ville développée, c’est la capitale économique du pays donc on était plongé dans un monde un peu plus « occidentalisé ».
Hôpital n°2
On n'a pas fait grande chose durant ces deux jours, à part quelques balades et shopping de babioles qui nous manquaient dans le centre. C’était aussi pour moi l’occasion de retourner pour le médecin, pour un autre souci cette fois-ci, mais pas au premier hôpital, non non.
Je me suis rendue au Centre Médical International, et là quelle bonne surprise. C’est vraiment une pensée d’Européenne qui a besoin de son petit confort, mais honnêtement, je vous recommande à 1000% si vous avez quelconque problème d’aller là-bas. Personnel efficace et ultra pro, les locaux sont nickel, tout est bien organisé et… ils parlent français (oui, le Vietnam est une ancienne colonie française et l’influence reste encore important, c’est pour cela que vous avez des « établissements français » comme celui-ci). Le médecin que j’ai vu venait de Toulouse et il a été adorable avec moi. Ça m’a vraiment rassuré après le premier passage à l’hôpital (et c’était aussi beaucoup moins cher).
Le lendemain nous quittions la ville avec comme prochaine destination Phu Quoc, pour se reposer VRAIMENT.

EN CONCLUSION :
Vous me direz peut-être quel est l’intérêt de cet article ?
Et je vous répondrais en toute modestie : à rien. Tout n’a pas valeur à vraiment être « utile », mais moi, j’avais envie de vous raconter que le voyage, bah, c’est aussi ça. Ce n'est pas toujours incroyable, rempli de paysage de rêve et d’activités folles, non. Des fois, il faudra affronter des épreuves auxquelles vous n’auriez jamais pensé. Elles vous découragent, vous donnent envie de rentrer chez vous, mais au final vous les surmontez, vous essayez de vous en faire un bon souvenir, en somme vous vous les appropriez pour les aimer.
Ok d’accord, mais qu’est ce qu’il faut retenir de tout ça ?
Eh bien que le voyage se fasse à votre rythme, n’essayez pas d’aller aussi ou plus vite que les autres. Certains font « l’intégralité » du pays en 2 semaines, et vous, il vous faudra 2 mois, eh bien ce n'est pas grave ! On est là pour profiter, pour s’enrichir de ce que l’on vit. Alors du calme, quand on est fatigué, on prend une journée (ou 2 ou 3…) où l’on fait rien.
C’est VOTRE voyage, il n’appartient qu’à vous, et vous en faites ce que vous voulez, ce serait dommage de ne pas s’écouter.
Ah et s’il faut retenir un truc c’est bien de ne pas aller à l’American International Hospital, privilégiez le CMI, c’est aussi pour ça que j’écris cet article, hihi (enfin si vous êtes de passage par HCM).
Merci encore une fois de m’avoir lu (on était vraiment dans quelque chose de plus personnel ici), j'espère que ma mésaventure pourra vous aidez, que ce soit lors de vos préparatifs ou si vous tombez sur cet article alors que vous êtes déjà en voyage (et même dans cette situation).
Faites attention à vous et faites vous confiance !