De Sihanoukville, paradis des chinois, jusqu’à Korong Samloen, paradis sur terre

Voy'asia
11 févr. 2022
11 min de lecture

Vous allez vite vous rendre compte que même si je mentionne Sihanoukville dans le titre, je n’y suis pas « vraiment » allée, ce que je veux dire, c’est que je n’y ai pas séjourné. Cette ville du sud du Cambodge, autrefois réputée pour ces plages magnifiques et ces festivals (enfin des raves), est aujourd’hui un réel enfer. Mais elle était pour nous le point de départ pour une des îles qui se trouvent en face, Korong Samloen.

SI VOUS VOUS ATTENDEZ À UN GUIDE DES BASICS, EXEMPLE « 10 CHOSES À FAIRE À… », CE N’EST PAS CE QUE VOUS ALLEZ LIRE. JE PARTAGE ICI MON EXPÉRIENCE, CE QUE J’AI VRAIMENT FAIT, QUE ÇA M’AIT PLUS OU NON

Au moins vous êtes prévenu :)

Ps : J’emploierais le « nous » régulièrement tout simplement parce que je n’étais pas seule durant mon voyage.

Bonne lecture !

Après un au revoir à Kep, nous voilà parti pour plusieurs heures de minibus un peu chaotique (les routes du Cambodge ne sont vraiment pas les mêmes qu’au Vietnam). Lorsque l’on rentre dans Sihanoukville, c’est le choc, enfin surtout pour la personne qui m’accompagne qui lui est venu il y a à peine 2 ans, car la ville est comme « ravagée ». C’est un peu complexe à expliquer, mais imaginez qu’il y a quelques années, elle était fréquentée pour ses plages paradisiaques, et elle n’était ni plus ni moins aussi grande qu’une ville comme Kampot.

Trafic Affreux + Routes en Terre = Poussière et Air Irrespirable

Aujourd'hui, cette ville est en perpétuelle construction, on voit des buildings sortir d’un peu partout, le centre-ville, mais que gravats et échafaudage, et les petites guesthouses qui existaient autour du rond-point au lion doré (je ne connais pas son vrai nom, mais il a de grandes chances que vous le croisez) ont disparues. Les Chinois ont presque « racheté » la ville. On ne trouve plus que des établissements tenus par des Chinois pour des Chinois (certains sont même interdits aux Cambodgiens). Vous vous en rendrez compte rapidement, car toutes les indications sur les immeubles sont en chinois.

Rond point de l'Étoile who ?

Bref comme vous dire qu’entre la poussière des travaux, le trafic infernal et l’ambiance un peu glauque, on n'avait pas trop envie de faire de vieux os ici. Notre bus nous dépose dans un endroit inconnu au bataillon dans une sorte d’agence de voyage, mais jusqu’ici, c’est normal puisque nous devons aller prendre le bateau (eh oui, on n'est pas venu pour profiter de Sihanouk). Mais ça a duré des heures, on avait aucune information, aucune nouvelle. Les personnes venues avec nous en minibus partez au fur et à mesure mais nous on restait.

Je ne sais plus combien de temps exactement ça nous a prit, mais au bout d’un moment un chauffeur est venu nous chercher pour nous emmener à l’embarcadère, ouf. Sur place, c’est la cohue, car il a beaucoup de monde et personne ne comprend vraiment le système (si t’es dans le bon bateau, si tu peux monter, c’est très étrange). On fini par monter dans notre bateau, on est foule (ce qui ne donne pas trop envie quand tu vas sur une île) mais on ne va pas tous au même endroit.

Nous nous rendons sur l’île de Korong Samloen, la petite sœur de Korong plus grande île légèrement au nord. Et pour être plus précis, nous allons à Mpai Bay, la baie la plus au nord, qui nous a été recommandé par nos hôtes précédents (oui ceux à Kep qui nous ont conseillé une journée bien galère en scooter et une pizzeria pas bonne du tout, attendez ça va avoir son importance). Cette baie est la moins chère et celle où il y avait le plus de disponibilités (c’est bon, vous commencez à comprendre), eh bien tout simplement parce que c’est la partie la moins belle, ahah.

Oui, on s’est encore fait avoir, oui, on est un peu naïf (mais surtout, ils nous ont encore arnaqués !), mais attention, c’est pas affreux non plus, on n'est pas à CatBa. C’est juste que la baie est un peu moins jolie, y’a un peu plus de rochers qu'ailleurs et c’est exposé à l’est donc le soleil se cache plus vite, mais après, c’est sympa, l’ambiance est jeune et détendu, et vous avez des restaurants pas trop chers. C’est vraiment la partie de l’île idéal si vous êtes un backpackeur avec un budget vraiment serré.

Nous logeons au Harmony Bungalow qui sur la partie la plus au nord de la plage, et qui n’était pas dans un état flambant, mais bon, on a un lit, une moustiquaire, et on est sur la plage, donc on est content (manquez plus qu’on râle). Nota bene : quand je dis en mauvais état, pour vous donner un ordre d’idée, c’est que notre chambre est pile au-dessus de la réception et qu’à travers le sol (entre les planches) je vois le réceptionniste, à tout moment le plafond lui tombe sur la tête avec nous en prime.

Après installation, il est temps de passer la fin de la journée à se baigner et à parcourir la plage de long en large (oui, en général sur une île, on ne fait pas grand-chose.). Dans la soirée, on sympathise avec deux personnes de notre guesthouse, et on fini par passer la soirée à papoter avec eux sur la terrasse.

Après deux-trois verres, il est l’heure d’aller dormir, nous montons donc nous coucher lorsque je me retourne et je tombe nez-à-nez avec un gecko sous stéroïde. Ces lézards ne sont pas méchants du tout au contraire (puis on a les mêmes dans le sud de la France), mais j’avoue que celui-ci devait être le parrain de tous les geckos de cette île. Il nous a tenu compagnie quelques minutes puis il est parti voir ce qui se passait dans la chambre voisine, on éteint les lumières moyennement, rassurés de ce retrouver à coté de lui au réveil.

The Gecko

Kayak

On est rentré en « mode île », c’est-à-dire grasse matinée et farniente. Mais on a quand même envie d’explorer un peu les alentours, et voir s’il y n’y aurait pas une plage un peu plus jolie dans les parages. Pour cela, on décide donc de louer un kayak (vous sentez d’ici la folle aventure), et on part en direction de la baie voisine, celle de Clear Water Bay (le nom dit tout). On s’arrête deux trois fois en chemin pour faire un petit plouf histoire de se rafraîchir, car il doit bien faire 30°C, et après 30 grosses minutes de pagaie, on voit la plage.

Autant vous dire que c’est à ce moment qu’on a pris une claque. L’eau est bleue transparente, le sable est d’un blanc étincelant, et il n’y a personne aux alentours, à part un tractopelle qui ramasse de l’eau (wtf) mais qui s’en va-vite. On pose le kayak et on se prélasse dans l’eau cristalline, c’est là qu’on se dit : « c’est le paradis ». La baie est aussi accessible à pied en partant du village de Mpai Bay, et il n’y a absolument rien de construit dessus (peut-être que le tractopelle me fera mentir dans quelques années). C’est d’ailleurs étrange que cette plage ne soit pas « encore » était exploitée (c’est affreux de dire ça), car elle est beaucoup plus belle que sa voisine. Ma foi que ça reste comme ça !

Notre ventre crie famine, on repart avec notre beau kayak vers chez nous (lol) pour prendre un déjeuner tardif. S’en suit une sieste et des baignades. Nous retrouvons nos deux amis de la veille pour aller voir le coucher de soleil (au nord de la plage, beaucoup de rocher, mais vu coucher de soleil). Nous nous retrouvons finalement à manger tous ensemble. Et ce soir-là était une soirée particulière, car c’est la Full Moon(oui la pleine lune quoi) ! Mais en Asie, c’est synonyme de fête ! Nous avons donc passé une très bonne soirée à danser et à pic*ler (boire de l’eau, boire de l’eau). Puis bah…ko technique, c’est l’heure de dormir.

Sunset Beach

Nos amis sont partis ce matin pour de nouvelles aventures, mais autant en gueule de bois que nous (hihi). À ce stade, on est en réflexion…j’explique, au départ ce n’était pas cette partie de l’île qui nous intéressait, car mon compagnon était déjà venu et avait adoré la côte ouest (beaucoup plus isolé, calme, préservée). Mais lorsque nous sommes arrivés, il n’y avait plus de place disponible sur cette plage et nous nous sommes rabattus sur Mpai Bay. Sauf que là un logement a de la place (et surtout, il n'est pas hors de prix). Je ne me pose pas plus de questions, je book l’hôtel, on annonce à notre hôte qu’on ne restera pas les deux nuits supplémentaires et on refait (pour la énième fois) notre back-pack.

Par chance, un bateau part dans pas longtemps, on saute sur l’occasion et on part. Il nous arrête à LengMengBeach qui est la plage principale, situé à l’est (la + grande et la + fréquenté, mais aussi la plus chère, il a pratiquement que des resorts). Là, normalement, si vous suivez bien vous vous dites « mais attend, elle a pas dit qu’ils allaient à l’ouest ?», eh bien, vous avez raison, mais alors pourquoi le bateau nous a déposé ici ? Eh bien, parce qu’aucun bateau ne dépose des touristes là-bas, pour s’y rendre, il faut traverser l’île à pied.

C’est donc parti pour 30 à 40 minutes de marche dans la jungle, sur un chemin bien galère (la jungle quoi) avec 14 kilos (à peu près) sur le dos. Il fait chaud, on est en gueule de bois, et la jungle ça fait un peu flipper (genre t’as des singes un peu creepy qui t’observe). Et puis une île, c’est rarement plat qu’on se le dise donc on monte une montagne à l’est pour la redescendre à l’ouest. Mais après avoir bien sué (et croisé des gens qui avait encore plus de mal), on arrive et là deuxième « whah ».

Ici une plage incroyable, que quelques bungalows et tentes, des petits restaurants, c’est le top. Par contre, je tiens à prévenir que de ce côté, il n’a pas de réseau du tout !! Il faut remonter à mi-chemin dans la jungle pour capter une ou deux barres. Mais qui a besoin de téléphone au paradis ?

Notre « hôtel » = juste parfait. Le patron est autrichien, il a monté son affaire avec sa femme qui est cambodgienne, et ils avaient une carte avec des plats « européens », mais pas le genre complètement dégoûtant du restaurant à touriste du coin. On est arrivé pile à l’heure du déjeuner et on a mangé des gnocchis au fromage incroyable et un sandwich avec des frites juste délicieux. Autant vous dire que nous n’avons pas mangé autre part que chez eux (après le choix n'était pas non plus fou).

Transat et lecture sur la plage du SunBoo

Je ne vous raconterais pas tout en détail, mais nous devions rester 2 nuits, finalement, on est resté 4 nuits, on était trop bien. Nous journées se résumaient à aller manger un petit-déjeuner chez le restaurant voisin, qui en fait était une crêperie, qui est tenue par une équipe de Breton (beaucoup de Bretons en Asie, cf Phu Quoc). Puis plage, puis on repartait manger dans notre hôtel, puis sieste, puis plage, coucher de soleil, apéro, repas à l’hôtel (des vrais touristes européens à la retraite).

Elle ne s'appelle pas Sunset Beach pour rien !

On était beaucoup trop bien, ça fait du bien de déconnecter sa tête et de se poser vraiment. Se mettre dans un hamac et lire un livre toute l’après-midi à l’ombre d’un arbre.

Je tiens à raconter juste deux aventures de ces 4 jours passés en mode Robinson :

La première est que si vous aimez faire du snorkeling cette plage s’y prête plutôt bien, car les extrémités de la plage sont plutôt rocailleuses et un peu plus profonde ce qui aide la faune à se développer plus facilement. Nous avons loué le masque, le tuba et les palmes au Live Shop Sunset.

La deuxième est que le phénomène du plancton fluorescent très fréquent dans le Golf de la Thaïlande, et notamment dans la période où nous y étions. Des excursions sont organisées (directement de SunsetBeach), où vous pouvez partir la nuit en kayak pour plonger au large pour observer le spectacle de ces petites bestioles brillantes. Pas de bol pour nous, la full moon étant proche 4/5 jours, la lune était encore trop lumineuse pour les voir vraiment (si ça vous intéresse faite attention au cycle lunaire, et choisissez le moment où elle est la plus basse). Mais chance dans notre malheur, le dernier soir le patron nous dit qu’il y a peut-être moyen d’en voir, il nous prête même son propre équipement. Nous voilà donc dans l’eau à 22h à attendre patiemment, et en s’éloignant un peu de la plage, puis en agitant les bras, on se rend compte qu’on est entouré de plancton. C’était indescriptible comme sensation, on était redevenu des enfants, d’autres personnes de l’hôtel nous on même rejoint. Notre dernière soirée à un goût d’inoubliable.

Nous sommes ensuite repartis en bateau vers Sihanoukville, et encore pas de chance, on part un jour de tempête. La mer était déchaînée, et le conducteur du bateau prenait des vagues de plein fouet sans se soucier de l’état de son bateau (qui faisait un peu flipper, faut se le dire). On a un peu eu du mal à trouver un bus pour rejoindre notre prochaine étape, mais comme on s’en sort toujours, on a réussi après plusieurs tentatives.

Le retour à la réalité pique un peu...

EN CONCLUSION :

Sihanoukville on évite ? À 1000% oui. On fuit cet endroit pollué, dans l’anarchie totale, et pas du tout authentique. C’est un endroit qui malheureusement a été « détruit » par l’homme, et à part pour transiter n’y rester pas. Combien de temps sur Korong Samloen ? Je dirais autant que vous voulez, ça dépend vraiment de comment vous aimez voyager. Si vous avez la bougeotte et que la plage ce n'est pas votre truc, passez-y une nuit au moins pour l’expérience. Nous sommes restés presque une semaine au final alors qu’on pensait passer 4 nuits, grand max. Le repos et le calme ça fait du bien ! N’oubliez pas que l’île possède plusieurs plages, bien éloignées les unes des autres donc vous pouvez aussi varier si vous avez peur de vous ennuyez. Ok ok, mais du coup Mpai Bay, Sunset Beach, Leng Meng Beach, on comprend plus ? Mpai Bay : Si vous avez pas de thune mais tu veux quand même profiter de la plage et te la couler douce. En plus, vous avez peut être la plus belle plage de l’île à 25 minutes à pied. Leng Meng B : Si vous avez de la thune et que tu veux être dans un hôtel qui claque mais sans être clinquant non plus. Sunset et Lasy B (sa copine d’à côté) : Si vous avez un budget moyen, que vous aimeriez être déconnecté et ne rien faire pendant quelques jours.

Et sur l’île ça se passe comment ? Alors prennez vos précautions avant de partir car même si tu trouveras une ou deux supérettes à Mpai Bay (hors de prix) tu n’auras pas tout ce que tu veux sous la main. Je pense d’ailleurs aussi à l’argent, car il n’y a pas trop de machines à carte ici, donc fais le plein de cash avant de venir, parce que le seul ATM du coin, il est aussi à Mpai Bay et apparemment, il ne marche pas toujours. Certains locaux te donneront de l’espèce contre un paiement en carte (oui, certains ont la machine, mais c’est rare), mais ils n'acceptent pas systématiquement, question de frais. Dernière question, pourquoi Korong Samloen et pas Korong (la grande île) ? C’était un choix personnel (pas par préférence, je veux dire), mais on a croisé des gens qui nous ont dits que c’était sympa aussi. Merci de m’avoir lu, c’est tout ce que j’avais à raconter sur l’enfer Sihanouk et le paradis Korong Samloen, je vous laisse avec quelques adresses que j’aurais mentionné (ou pas).

Où dormir ?

Le premier hôtel où l’on était à disparu il me semble, enfin il surement était racheté, donc j’en mets un autre semblable.

Ing Ing Guesthouse : https://www.booking.com/hotel/kh/ing-ing-guesthouse.fr.html

Il n’est pas sur la plage mais dans le village derrière, mais pour 13€ vous avez une chambre correcte à côté de la plage.

En regardant les prix je pense que Mpai Bay est en train de devenir un peu cher. Certains hôtels n’existent plus et on était remplacé par des établissements qui proposent un prix 3x plus cher… À vérifier sur place.

Hotel sur Sunset, Sunboo Beach Bungalow : https://www.booking.com/hotel/kh/sunboo-beach-bungalows-krong-preah-sihanouk.fr.html

Incroyable, vraiment rien à dire. Les prix sont « plus » chers, mais tout dépend de ce que vous choisissez. Si vous voulez votre petit bungalow en bord de plage, oui la nuit est à 50€(C’EST CHER POUR L’ASIE). Mais nous avons dormi en dortoir à environ 7-10€ la nuit par personne, avec salle de bain collective (très propre), et c’était très agréable. Les « murs » de la grande cabane ne sont pas en dur, donc vous entendez les bruits de la jungle en étant en même temps totalement à l’abri des insectes et autres nuisances. Vous êtes dans des chambres de 4 personnes donc ce n’est pas excessif (je veux dire, vous ne vous marchez pas dessus).